La traduction et la rédaction sont liées. Voilà pourquoi je parle autant de traduction bien que la traduction ne soit pas mon métier.
Pour avoir une traduction, il faut d’abord qu’un texte soit écrit ou à tout le moins composé. C’est pour ça que je trouve que ces deux métiers sont reliés. Même si le texte qu’on écrit ne sera pas traduit, c’est tout de même bon de se demander comment il serait transposé dans une autre langue. Je tiens à préciser que je ne parle pas de récits ni de poésie ici. Je ne peux pas concevoir qu’un auteur d’œuvres romanesques ou poétiques se demande si sa phrase aura le même effet dans une autre langue. Je parle du travail de rédaction technique et marketing.
Pourquoi penser à la traduction pendant la rédaction ?
Ça peut nous aider à être plus clairs.
Ça nous fait penser qu’on est peut-être en train d’utiliser du « jargonnage ». Entre nous autres, on se comprend. Mais c’est pas pour nous autres qu’on écrit. Je prends l’exemple du « Phillips screwdriver », le fameux « tournevis étoile »; pour être compris du plus grand nombre de gens possible, il faudrait l’appeler le « tournevis à pointe cruciforme ». Je dis le plus grand nombre de gens, pas tous. Parce que si je demande le tournevis à pointe cruciforme à mon père, il va s’en aller. Pour lui, c’est le tournevis avec le manche vert.
Donc, pour s’assurer de se faire comprendre du plus grand nombre, dans le cas qui m’occupe, j’appellerais le tournevis « tournevis à pointe cruciforme » et j’ajouterais une image du dit tournevis.
Ça peut nous faire remarquer qu’on a pris une mauvaise habitude.
Par exemple, l’utilisation du mot « different ». On l’utilise beaucoup en anglais pour rien, probablement parce qu’on l’a souvent vu utilisé comme ça. Je m’explique : en anglais, on voit souvent « We offer three different options. » En français, on écrirait : « Nous offrons trois options. » pas « trois options différentes ». Car si elles n’étaient pas différentes, on aurait une seule option, pas trois.
Ça peut nous faire raccourcir nos explications.
J’ai remarqué que, souvent, quand on doit expliquer quelque chose dans une autre langue, on élabore moins. Un des bons principes de la rédaction technique et marketing est la concision. Parfois, j’ai tendance à me lancer dans de longues explications. Lorsque je dois me traduire, je m’aperçois que certains passages n’étaient peut-être pas nécessaires. Mais c‘est peut-être juste moi… Eh ! Je suis une rédactrice. J’aime ça écrire. Des fois un peu trop. J’ai déjà eu un patron qui me disait : « Arrête de m’écrire des romans quand tu m’envoies des emails ». Mais c’était pas tout de ma faute ! Il n’était jamais à son bureau. À la fin du mois, ça finissait par me faire beaucoup de choses à couvrir avec lui.
Donc, si vous avez un peu de connaissances dans une autre langue, servez-vous-en comme aide à l’écriture. J’aborde aussi ce sujet dans mon article « Pour une bonne traduction sachez que : mal écrit = mal traduit ».