Pour une bonne traduction sachez que : mal écrit = mal traduit

Avant de pester contre la traduction, faites une petite vérification. Si le texte de départ n’est pas bon, vous ne pourrez pas obtenir une bonne traduction.

J’ai travaillé dans une entreprise dont les manuels étaient traduits en plusieurs langues. C’est arrivé deux fois que quelqu’un vienne me voir pour me signaler un problème de traduction. Mais avant de sauter sur le téléphone pour réprimander le traducteur (dans ce cas-ci, l’agence) je suis allée voir ce que nous avions écrit.

Comme vous pouvez vous en douter, notre texte n’était pas clair. Ce n’était pas faux, mais pas… précis. Le traducteur traduit ce qu’il voit, pas ce que nous avons pensé en écrivant. Donc, si vous savez que votre texte sera traduit, prenez soin d’utiliser les mots les plus justes possibles et des tournures de phrase peu complexes. Évidemment, personne ne peut savoir comment un mot sera traduit dans toutes les langues. Je dis juste d’y penser.

« Garbage in, garbage out. »

Un traducteur m’avait dit une fois : « Garbage in, garbage out. ». Ça m’avait un peu fâchée, mais j’ai compris par la suite ce qu’il voulait dire par là. Bien que je ne sois pas une traductrice, il m’arrive de traduire des textes pour mes clients. Spécialement dans des domaines que je connais bien et dont je connais la nomenclature. J’ai moi-même dû remettre des traductions douteuses. Pour bien faire, il aurait fallu que je récrive le texte. Ce n’était pas mon mandat ; ce qu’on me demandait, c’était de la traduction, pas de l’édition. Et c’est ce qu’on attend d’un traducteur, de la traduction. Un mauvais texte ne peut pas donner une bonne traduction.

Voici pour s’amuser l’exemple d’un produit que j’ai acheté.

Mauvaise traduction sur l’emballage d’un produit

D’abord, l’anglais est mal écrit. Le mot « led » au lieu de « LED » donne la traduction « a mené », de la conjugaison du verbe « lead ».

Ensuite, la version française a définitivement été produite par un traducteur automatique, pas par une personne.

La partie que je ne connais pas, c’est la langue du texte original. C’est possible que la langue de départ n’ait pas été l’anglais ; ça expliquerait l’erreur de « led ». Était-ce du coréen, de l’hindi, du chinois, etc. ? Probablement du chinois, car c’est écrit « made in China » sur la boîte.

Dans ce cas-ci je ne peux pas m’insurger contre la piètre qualité du texte, car nous parlons d’un produit de consommation de peu de valeur pour lequel nous, consommateurs, ne voulons pas payer bien cher. Puisque la rédaction et la traduction de qualité ne sont pas des services gratuits (Une chance! Car je devrais trouver un autre moyen de subsistance.), les fabricants de ce type de produits ne récupéreront pas l’investissement de tels services.

Une bonne traduction ne dépend pas seulement de la compétence du traducteur. D’autres facteurs sont à prendre en considération. Ce qui est bien c’est que tous ces facteurs sont contrôlables. Ce n’est qu’une question de temps et d’argent.

[Petite « inside » au cas où quelqu’un que je connais bien lirait ce texte : J’utilise aussi mon « Réveille-toi doucement Esther ».]

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